L'imprimerie Faktor-Druk de Kharkiv...

Depuis février 2022, la Russie s'acharne contre l'Ukraine pour des raisons relevant du pouvoir autocratique absurde de son chef et d'une conception de l'Histoire aussi viciée qu'erronée, renversant toutes les valeurs scientifiques… 

Les morts et destructions de cette guerre sont connus de tous... Pour La Bannière, nous n'oublions pas que des poètes et écrivains ukrainiens se sont engagés et sont morts récemment, comme disparurent pour nous en leurs temps Charles Péguy, Alain Fournier, Paul Nizan et quelques autres…

Ces poètes et ces écrivains-là, femmes et hommes, furent comme tous les individus… Ils souffrirent, s'encolérèrent, puis s'engagèrent sans plus rester à l'abri de leurs disques-durs ou ramettes de papier… 

Se mettant en danger, ils en ont payé le prix… Et ces morts ne sont pas des fétiches, car nous sommes aussi, ici et maintenant, avec les vivants...

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Bien sûr, il nous est facile de nous dire solidaires à peu de prix quand nous sommes bien à l'abri, à plus de 3000 km, derrière notre ligne bleue des Vosges intellectuelle et notre Maginot mentale, toutes deux incitant nos solidarités au désintérêt…

Notre colère, bien vivante, se ravive pourtant avec ces lignes…

Voici quelques jours, le vendredi 24 mai, trois missiles SS-300 russes ont frappé l'imprimerie Faktor-Druk de Khyiv, tuant sept personnes, en blessant vingt autres et touchant toute la communauté littéraire ukrainienne...

Et ce n'est pas un évènement anodin...

Car Faktor-Druk est le plus important imprimeur d'Ukraine pour les dizaines de maisons d'édition, si proches de la nôtre, ayant fleuri depuis l'indépendance de 1991 et le réveil de l'Euromaïdan de 2013…

Survenant à quelques jours du Salon du livre de Kharkiv, à l'ouverture programmée pour le 30 mai, nous refusons de rester indifférents à ces morts, ces souffrances et ces destructions, comme au destin de tous les Ukrainiens…

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Car c'est bien une culture entière et de plein exercice que la Russie veut anéantir ; de notre côté, à la mesure de nos moyens, nos éditions feront tout ce qu'elles peuvent pour aider à la survie, la diffusion et au soutien à la culture ukrainienne…

Non content de ses ravages et de ses crimes par toute l'Ukraine, le Kremlin montre ainsi une volonté de réalisation d'un véritable génocide culturel, autant que celle d'une guerre sale par tous moyens, auxquelles il faut apporter sans attendre des réponses et des actes de résistance, où que nous soyons…

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La Bannière n'a ni régiment ni division, pour paraphraser Staline, et dans cette guerre, elle s'oppose comme le dé à coudre d'eau du colibri face à la forêt en flammes ; nous faisons juste notre part, mais nous la faisons...

Cette guerre n'est pas un conflit post-soviétique d'arrière-garde... Ou un évènement lointain dont nous sommes les inconcernés… C'est d'abord une guerre européenne… C'est aussi un conflit de civilisation…

Cette guerre est une guerre mondiale !

pour l'équipe de La Bannière, Olivier-Marie Delouis

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